Né à Matane, Jérémi Bouffard incarne la relève dynamique, passionnée et profondément enracinée dans sa communauté. À 23 ans, fraîchement diplômé en développement des sociétés et des territoires, il démarre sa carrière comme agent de développement chez Espace Avenir. Mais avant tout, il est un amoureux de sa région — et un pêcheur invétéré.
Jérémi a grandi dans le quartier Bon-Pasteur. Très jeune, on le croisait en waders au centre-ville, canne à mouche sur l’épaule, en route vers la rivière. « Avoir des fosses à saumon en plein cœur de la ville, c’est une chance exceptionnelle. » Son amour du territoire est né là, au fil de l’eau, et s’est forgé au rythme des marées.
Aujourd’hui encore, on le retrouve souvent à la baie, en train de taquiner le bar rayé. Pêcher, pour lui, c’est bien plus qu’un loisir : c’est une manière d’habiter pleinement son milieu, de l’observer, de le respecter. Et de le faire découvrir. Sa journée idéale? Une virée dans les villages, un détour par le Métropole à Saint-René pour une poutine généreuse, suivie d’une session de pêche au centre-ville.
Wildcats - Aviron Media
Engagé dans plusieurs organismes communautaires, Jérémi incarne une nouvelle génération qui croit au territoire comme lieu de création, de solidarité et d’expérimentation. Il a travaillé à la passe migratoire, où il posait souvent la même question aux visiteurs : « Qu’est-ce que la Matanie a que l’on ne retrouve nulle part ailleurs? »
La réponse revenait toujours : la chaleur des gens. Et cette chaleur, il la propage à son tour, en donnant de son temps, en bâtissant des projets et en croyant aux possibilités du vivre-ensemble.
Pour Jérémi, la Matanie est un territoire vivant, un laboratoire d’idées, un terreau fertile pour la créativité sociale, culturelle et environnementale. Il le dit avec conviction :
« La Matanie, c’est un écosystème dynamique, en constante évolution, où chaque initiative, petite ou grande, contribue à tisser un milieu fort, solidaire et inspirant. »
Il rêve d’un développement à échelle humaine, porté par les forces locales et les rêves collectifs. Pour lui, le nombre d’habitants importe peu : c’est la qualité des personnes qui y vivent qui fait toute la richesse.
Agence l'Ambassade - JF Gagnon
Son lieu de prédilection? La réserve faunique de Matane, évidemment. Un joyau qu’il connaît comme sa poche, qu’il recommande inlassablement aux visiteurs et qu’il explore dès qu’il le peut : en auto, en canot, ou tout simplement en contemplant le paysage.
Et quand il n’est pas au bord de l’eau, c’est au cœur de la communauté qu’on le retrouve. Son quotidien est « impliqué », à l’image de sa vision de la région : tissée de projets, portée par la collaboration et l’ancrage local.
SOGERM
Dans cinq ou dix ans, il espère une Matanie plus autonome, plus nourricière, plus résiliente. Une région qui mise sur la jeunesse, la culture, la solidarité. Où les villages, les quartiers, les citoyens sont partie prenante d’un projet commun, enraciné dans le vivant.
Quand on lui demande de décrire La Matanie, il répond sans hésiter : accueillante. Un mot simple, mais puissant. Parce que pour lui, vivre ici, c’est se sentir chez soi. C’est appartenir à quelque chose de plus grand. Et c’est, chaque jour, pêcher des idées… et des truites.