Originaire de Bretagne, Olivier Garot est venu s’ancrer à Saint-Ulric il y a une quinzaine d’années. Lui qui a grandi bercé par la mer et les métiers maritimes a trouvé en Matanie un territoire d’horizon, d’écoute et d’inspiration. Aujourd’hui artiste à temps plein, conteur maritime et musicien, il est aussi membre fondateur du groupe Amarre et Basse, où les chants de marins reprennent vie au rythme des marées. Il participe également à plusieurs projets artistiques collectifs qui donnent une voix aux réalités rurales et maritimes de la région.
Hugues Deglaire
Avant de se consacrer aux arts, Olivier a enseigné l'éducation physique pendant huit ans dans la région. Mais ce sont les rencontres artistiques, la beauté des paysages et le rythme de vie matanien qui l’ont amené à changer de cap. Pour lui, La Matanie est un milieu de vie tourné vers l’horizon. On y vit au rythme des saisons, des vagues et des communautés.
Au fil du temps, il a su tisser des liens avec d’autres artistes, s’impliquer comme bénévole à la garde côtière, et surtout, s’inspirer du territoire pour créer et partager. Dans cette région où la nature et les gens forment un tout, il a trouvé une place où l’on peut ralentir, observer, capter l’essentiel, et créer avec sincérité.
Xuan
Ce qui le retient ici, ce sont d’abord les paysages. Ceux qui changent chaque jour, chaque saison. Les couchers de soleil qui entrent littéralement dans sa maison, les aurores boréales au-dessus du village, les rorquals qui passent près du rivage. « Ici, on apprend à ralentir. Les tempêtes hivernales nous rappellent qu’on doit parfois s’adapter plus que contrôler. »
Son endroit fétiche? La plage, bien sûr. Et les petits bijoux du territoire comme les chutes à Ti-Mé, la rivière Tartigou, le sentier de la Grotte aux Fées, les fermes locales et les cafés de village qu’il aime faire découvrir autant que savourer. Il souligne aussi l’importance des lieux où la culture se vit au quotidien, comme le Jubé à Saint-Léandre, le Café La Caisse à Baie-des-Sables ou le Manoir des Sapins à Sainte-Félicité, qu’il considère comme des refuges chaleureux pour tisser des liens. Il croit aussi beaucoup en la nouvelle politique culturelle de la MRC pour donner naissance à de nouveaux projets sur le territoire.
Olivier est un conteur, mais aussi un être pleinement à l'écoute. Il s’inspire autant des paysages que des gens, surtout des aînés. Dans ses créations, il cherche à faire vivre les voix d’ici, à mettre en lumière des tranches de vie, des mémoires, des histoires qui méritent d’être transmises. Il aime donner la parole à ceux qui ne prennent pas le micro.
Son quotidien est participatif. Il s’investit dans les projets culturels, valorise la consommation locale, s’émerveille du potentiel de chaque village. Pour lui, le territoire n’est pas un décor figé «il appartient à tout le monde. Il faut que chaque génération s’y sente bien. »
Il salue aussi les initiatives locales, souvent discrètes mais porteuses de sens, qui nourrissent une vie collective à échelle humaine : ateliers, événements bénévoles, comités de développement, agriculture artisanale… autant d’éléments qui contribuent à faire de La Matanie une communauté tissée serrée.
Franck Le Rebourg
Olivier imagine une Matanie encore plus vivante, où l’intergénérationnel et l’intermunicipalité seraient au cœur des projets culturels et sportifs. Il rêve de lieux de rencontres, d’occasions de partage, de moments de création où les voix de toutes les générations pourraient se croiser. Pour lui, les villages devraient se sentir aussi importants que le centre-ville, et les jeunes comme les aînés devraient pouvoir y trouver leur place.
Quand il parle de la Matanie, il parle d’un territoire à habiter pleinement, à respecter, à raconter. Un endroit pour respirer et créer, tout simplement. Et si ses mots touchent, c’est peut-être parce qu’ils viennent d’un homme qui a choisi, résolument, de poser l’ancre là où les histoires ont encore le goût du large.