Édifice Bon-Pasteur (CLSC de Matane)
349, avenue Saint-Jérôme
Matane, Québec G4W 3A8
Le CLSC de Matane loge dans l’édifice Bon-Pasteur situé sur un terrain chargé d’histoire qui commence vers 1847. Édouard Lacroix, le premier marchand général de la région, y installe son commerce et un cottage anglo-normand en 1855. À sa retraite, il lègue le terrain et la maison à la communauté des Soeurs du Bon-Pasteur qui habitent alors de l’autre côté de la rivière. À la condition cependant qu’elles y construisent une école pour servir à l’éducation des jeunes filles de la paroisse Saint-Jérôme. Elles vendent le cottage au notaire J. Étienne Gagnon qui la déménage pour laisser place au chantier du couvent en 1892. La Ville de Matane en devient propriétaire en 1943 et y installe son hôtel de ville.
L’école normale Bon-Pasteur est construite en 1956 dans la cour avant du couvent par l’architecte Edgar Courchesne. L’édifice au parement de briques à teintes rosées se déploie en un corps principal au fond avec deux ailes latérales. C’est une forme courante dans ce type d’architecture à vocation religieuse et éducative. L’ensemble de l’œuvre s’inscrit dans le style dombellotiste.
Une attention particulière est accordée à l’aile de la chapelle. Placée à l’étage supérieur, l’architecte la coiffe d’un toit à pente raide qu’il surmonte d’un clocheton en cuivre. Le mur pignon se rapproche d’une façade de chapelle ou d’église avec un portique extérieur fermé, des fenêtres soignées dont une baie à arc brisé. Les blocs de pierre surélevés et encastrés en losange dans le parement de la brique qui suivent la pente du toit en gradation démontrent le souci du détail de l’architecte.
On raconte que pendant la construction de l’École Bon-Pasteur, l’architecte Courchesne traverse régulièrement la rue afin d’appréhender l’ensemble de son œuvre à partir du bureau de poste. Comme le vieux couvent de 1896 est très proche de l’école qu’il édifie, le clocher de celui-ci est visible. L’architecte juge que ce clocheton alterne la pureté et la beauté de la nouvelle bâtisse et obtient qu’on le supprime. Ce n’est que des années plus tard que le vieux couvent est démoli.